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TRENTE  DEUXIÈME  DIMANCHE  ORDINAIRE  B (11 Novembre 2018)

 

 

 1 R 17, 10-16  Ps 145  He 9, 24-28  Mc 12, 38-44 

L’obole de la veuve

Centenaire de la fin de la première guerre mondiale

 

Fil conducteur :

Cet épisode poignant de l'évangile doit marquer chacun de nous autant qu'il a marqué Jésus. Ce moment était en effet, pour lui, la minute de vérité, celle de l’entrée toute proche dans sa passion. Et, pour chacun de nous, c’est l’invitation à reconnaître la réelle qualité de ce que nous prétendons offrir, comme preuve d’amour, à notre prochain et surtout à notre « plus proche prochain ». Concernant la conclusion de la terrible première guerre mondiale, c’est pour notre collectivité l’invitation à reconnaître que cette conclusion, qui ignorait l’importance primordiale du pardon dans les relations entre groupes humains, portait en germe l’horreur encore pire de la seconde guerre mondiale !

 

Principaux points :

  1. Un examen superficiel de ce passage pourrait faire croire que Jésus nous pousse à classer nos semblables en catégories bien déterminées. Ainsi, les scribes seraient tous des hypocrites parce qu’ils sont scribes, tout simplement ! Mais alors, pourquoi, quelques lignes au-dessus de ce texte, Jésus a-t-il félicité un scribe en lui déclarant qu’il n’était pas loin du Royaume de Dieu ? Tout simplement parce que Jésus, contrairement à nous, ne condamne pas l’appartenance à une ethnie, race, profession, catégorie sociale etc…Mais il considère la façon de nous comporter, au sein de cette catégorie. C’est ce qui lui permettra d’être toujours à l’aise pour aborder ceux sur lesquels nous collons volontiers des étiquettes très critiques.
  2. Devant le tronc du Temple, Jésus ne condamne pas les gens aisés qui ont mis seulement « de leur superflu » (peut-être certains par ostentation, ou d’autres par simple peur de manquer ?). Il ne parle pas, non plus, des pauvres qui ont mis peu, en veillant à ne pas se mettre en danger vital de manquer.
  3. Pourquoi admire-t-il, par contre, la pauvre veuve ? C’est parce que, dit-il, elle a mis « tout ce qui lui restait pour vivre ». Cela suppose une confiance totale en Dieu, une remise vraiment totale de sa vie entre les mains de Dieu qui, seul désormais, peut l’empêcher de mourir de faim! Or, c’est justement ce genre de choix que va faire Jésus au cours de sa passion : se remettre totalement entre les mains du Père. Le geste de la pauvre veuve est un signal qui va marquer pour Jésus le début inéluctable de sa passion!
  4. D’où l’émotion qui étreint Jésus, mais que les disciples présents ne comprennent pas. Cette incompréhension va intensifier la souffrance qui saisit Jésus à la perspective de ce qui l’attend inéluctablement. En ce moment là, Jésus prend déjà sur lui chacune de ces souffrances éprouvées par nous devant l’incompréhension de ceux qui ne nous aiment pas, mais, plus encore, de ceux « qui nous aiment » mais ne comprennent pas et ne nous apportent pas, de ce fait, ce dont nous aurions grand besoin ! Et pourtant, de bonne foi, ils nous expriment les marques d’amour qu’ils imaginent, en croyant, à tort, que ce sont elles que nous désirons. Cette discordance entre l’offre et le besoin réel qu’il est sensé combler est souvent le point de départ d’une incompréhension grandissante !
  5. C’est un appel solennel que Jésus nous lance aujourd’hui à travers cette scène, celui d’être attentif à la souffrance du prochain et…surtout de ce plus proche prochain qui attend, de nous, son quota d’attention légitime et efficace car bien orientée ! Sans cette marque constante d’attention, il n’est pas étonnant qu’époux, épouse, parents, enfants, famille et proches, puissent souffrir de n’être plus, semble-t-il, que de « simples meubles » dans la maison !
  6. C’est un appel aussi à être en vérité par rapport à ce que nous « donnons » et à la façon dont nous le donnons! Est-ce que je "donne" ce qui me plait ou ce dont l’autre a réellement besoin ? Est-ce que je donne avec le sourire, la joie au cœur ou « en faisant la gueule » ? Suis-je capable de « donner jusqu’à ma vie » ? comme l’exprime le : « je te prends comme époux(se) et je me donne à toi » ! Ne serait-ce pas là, parfois, le motif de la remise à demain indéfinie de l’engagement pour la vie, dans le mariage, (parce qu’on ne veut pas « donner » sa chère indépendance !).
  7. De même, qu’attendons –nous, parfois, pour donner un véritable pardon, nécessaire pour une réconciliation indispensable ! L’enseignement des suites de la conclusion de la première guerre mondiale devrait nous faire réfléchir !

Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com

BLOG   http://puzzlebondieu777.over-blog.com

 

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